vendredi, mars 17, 2006

Politique Intérieure

Le PAP (People’s Action Party) domine le Parlement et le gouvernement sans interruption depuis 1959. Il a été créé en novembre 1954 par de jeunes diplômés chinois de retour de Grande-Bretagne. Sa première priorité est la mise à bas du système colonial, avec le soutien des syndicats communistes. Il remporte son première succès électoral à Singapour en 1959 (43 des 51 sièges à pourvoir au Conseil législatif), puis maintiendra jusqu’à aujourd’hui sa domination sur le Parlement (avec la totalité des sièges de 1968 à 1984).

L’opposition demeure embryonnaire, divisée et impuissante. Elle n’a jamais détenu plus de deux sièges au Parlement. Si ses députés peuvent s’exprimer en séance, ils n’ont de fait aucun pouvoir d’amendement, et toute manifestation d’opposition politique est interdite en dehors de l’enceinte parlementaire. Le PAP s’emploie à maintenir l’opposition dans la marginalité : procès ruineux contre ses dirigeants, mode de scrutin, bénéfice des programmes immobiliers conditionné par l’allégeance des électeurs au PAP, élections anticipées. Les média sont sous haute surveillance et s’auto censurent, tandis que les syndicats ont été mis au pas dès les années 60. Au milieu des années 80, le gouvernement a réagi au ralentissement de la croissance par quelques efforts pour améliorer le caractère consultatif du régime, mais il n’en reste pas moins que le pouvoir de décision demeure en tous domaines entre les mains du PAP.

M. Lee Kuan Yew, actuel Ministre d’Etat (Mentor Minister), Premier ministre de 1959 à 1990, est né le 16 septembre 1923 à Singapour d’une famille chinoise aisée et aura été l’artisan de la réussite économique de son pays. Après de brillantes études à Cambridge, il devient avocat en 1951 et débute dans la vie politique en conseillant des syndicats de gauche. Il est élu au Parlement en 1955 sous la bannière du PAP, dont il sera le Secrétaire général jusqu’en 1992. A la faveur des élections de 1959, M. Lee Kuan Yew devient, à 36 ans, Premier ministre, et le restera sans discontinuer jusqu’en 1990, dans un style très autoritaire. Héritant d’une île ruinée par l’occupation japonaise, sans ressources naturelles, dépendant entièrement de ses voisins pour son approvisionnement, il en fera en moins de 30 ans l’un des premiers ports mondiaux, une cité prospère ancrée au cœur des échanges internationaux. Il occupe désormais la troisième place au sein du gouvernement, se consacre aux grandes questions internationales et voyage beaucoup. Sa longévité, sa réussite politique, sa hauteur de vue, lui confèrent une stature très respectée de « sage de l’Asie ».

Le Parlement, monocaméral, comprend 93 membres. Quatre-vingt trois députés sont élus pour 5 ans au scrutin uninominal à un tour dans 9 circonscriptions, et au scrutin de liste (4 à 6 sièges) dans 14 autres. La liste arrivant en tête emporte tous les sièges, et chacune des listes doit comporter au moins 1 candidat issu des minorités (Indien ou Malais). Les dix autres sièges, dits « hors circonscription », sont attribués l’un au candidat de l’opposition ayant obtenu le meilleur score, les neuf autres, pour 2 ans, à des personnalités éminentes issues de la « socièté civile ».

Le Premier ministre est le chef de l’exécutif. M. Goh Chok Tong, en place depuis 1990, a laissé ses fonctions en août 2004 à M. Lee Hsien Long, vice-Premier ministre et fils de M. Lee Kuan Yew. L’accès aux fonctions gouvernementales est très rationalisé, et marqué par le professionnalisme. Les titulaires occupent d’abord des postes de second Ministre ou de Secrétaires d’Etat, avant d’accéder aux pleines fonctions ministérielles. Le Président de la République, élu depuis 1993 pour 6 ans, occupe une fonction purement honorifique.

Le système judiciaire, en principe indépendant, est de fait contrôlé par l’exécutif. La peine capitale (par pendaison) est en vigueur et obligatoire pour certains crimes, dont le trafic de drogue ou la détention illégale d’armes. Avec 340 applications entre 1991 et 2000, Singapour détient l’un des plus forts taux d’exécutions officielles par habitant au monde.

source: France diplomatie

Censure

Bien qu'étant une démocratie, Singapour demeure un pays autoritaire, où toute opposition vis à vis du gouvernement en place est interdite. La vidéo disponible sur le site suivant est un reportage censuré par le gouvernement. Il retrace les actions d'un opposant au PAP, l'homme politique Chee Soon Juan, et les pressions auxquelles il fut soumises. Il a été emprisonné par deux fois pour se battre contre le régime en place dans la ville Etat. Les censeurs ont déclaré que c'était "un film de parti politique", et fut retiré en avril 2005 du festival de film international de Singapour après que le directeur ait été menacé de deux ans de prison si le film était projeté. Dirigé par Martyn See, "Singapore Rebel" a été sélectionné dans plusieurs festivals de film pour les droits de l'Homme. Martyn See est maintenant sous enquête policière par la police Singapourienne pour le "making of" de Singapore Rebel.

source: Singabloodypore