mercredi, mars 29, 2006

Aspirations et Répulsions

Si j’ai voulu partir étudier à Singapour, c’est pour une multitude de raisons. Certaines, purement personnelles, ne concernant que ma personne, ne seront pas évoquées dans ce blog. Je vais cependant m’étendre ici sur mes motivations à partir de France.

Ce pamphlet est en réponse à toutes les frustrations qui se sont accumulées tout au long de ces derniers mois et qui s’exaltent en ce mardi, jour de grève nationale à l’encontre d’une directive politique. Je n’irai pas me noyer dans un débat aporétique faisant l’apologie ou la satire du Contrat Nouvelle embauche. Mais je préfère m’attarder sur la réaction de la France.

Mon stage se fini cette semaine. C’est donc ma dernière mission, et elle se passe sur Marseille. Je dois avouer que je suis dans une période très heureuse, très content que le stage se finisse positivement, et de relâcher cette pression constante. Mais de voir le metro et les bus de Marseille bloqués, d’entendre ces manifestants s’acclamer alors que je suis plongé dans mes comptes, me mets en rage.

Je tiens à nous rappeler ce qu’est exactement le droit de grève : C’est le droit d’arrêter son travail et de refuser à son salaire pour manifester son désaccord avec son employeur. Il est interdit de faire grève pour quelconque autre raison, notamment politique, et les jours de grèves ne sont pas remboursés. De plus, dire que les étudiants sont en grève est un abus de langage. Ils n’ont aucun employeur contre qui se rebeller. Tout au plus ils protestent en séchant les cours. Soit. C’est un moyen comme un autre d’exprimer son mécontentement, de trouver une bonne raison de ne pas étudier et de se faire enrôler par des syndicats d’étudiants politisés, sans qu’une majorité ne savent faire la distinction entre CDD et CNE ni même déjà travaillé.

Mais que des services publics paralysent l’économie de la France, que des étudiants bloquent l’accès aux lycées et université à ceux qui ont une opinion divergente, tout ça pour des idées politiques pleinement réfutées ou imposées, et ça s’appelle de l’anarchisme pur et dur. La France, pays anarchiste, où le chaos s’instaure pour toute tentative de changement.

A force de donner l’image de la France aux français d’un pays de Droit, on a oublié que pour que subsistent ces droits, on doit d’abord se plier aux devoirs. Dans le droit à l’éducation je vois le devoir d’étudier, dans le droit à l’égalité des chances je vois le devoir de travailler, dans le droit à l’aide au chômage je vois le devoir de chercher un emploi.

Si la France est un pays de droit aux yeux des français, que donne l’image de la France aux yeux du reste du monde ? Des émeutes de cités, des grèves générales, nous sommes le seul pays développé à connaître de grandes crises sociales ces mois courants. Dans le long terme, quelles vont être les répercutions des investissements et du tourisme ?

Dans le climat actuel, j’ai honte d’être français.

vendredi, mars 17, 2006

Politique Intérieure

Le PAP (People’s Action Party) domine le Parlement et le gouvernement sans interruption depuis 1959. Il a été créé en novembre 1954 par de jeunes diplômés chinois de retour de Grande-Bretagne. Sa première priorité est la mise à bas du système colonial, avec le soutien des syndicats communistes. Il remporte son première succès électoral à Singapour en 1959 (43 des 51 sièges à pourvoir au Conseil législatif), puis maintiendra jusqu’à aujourd’hui sa domination sur le Parlement (avec la totalité des sièges de 1968 à 1984).

L’opposition demeure embryonnaire, divisée et impuissante. Elle n’a jamais détenu plus de deux sièges au Parlement. Si ses députés peuvent s’exprimer en séance, ils n’ont de fait aucun pouvoir d’amendement, et toute manifestation d’opposition politique est interdite en dehors de l’enceinte parlementaire. Le PAP s’emploie à maintenir l’opposition dans la marginalité : procès ruineux contre ses dirigeants, mode de scrutin, bénéfice des programmes immobiliers conditionné par l’allégeance des électeurs au PAP, élections anticipées. Les média sont sous haute surveillance et s’auto censurent, tandis que les syndicats ont été mis au pas dès les années 60. Au milieu des années 80, le gouvernement a réagi au ralentissement de la croissance par quelques efforts pour améliorer le caractère consultatif du régime, mais il n’en reste pas moins que le pouvoir de décision demeure en tous domaines entre les mains du PAP.

M. Lee Kuan Yew, actuel Ministre d’Etat (Mentor Minister), Premier ministre de 1959 à 1990, est né le 16 septembre 1923 à Singapour d’une famille chinoise aisée et aura été l’artisan de la réussite économique de son pays. Après de brillantes études à Cambridge, il devient avocat en 1951 et débute dans la vie politique en conseillant des syndicats de gauche. Il est élu au Parlement en 1955 sous la bannière du PAP, dont il sera le Secrétaire général jusqu’en 1992. A la faveur des élections de 1959, M. Lee Kuan Yew devient, à 36 ans, Premier ministre, et le restera sans discontinuer jusqu’en 1990, dans un style très autoritaire. Héritant d’une île ruinée par l’occupation japonaise, sans ressources naturelles, dépendant entièrement de ses voisins pour son approvisionnement, il en fera en moins de 30 ans l’un des premiers ports mondiaux, une cité prospère ancrée au cœur des échanges internationaux. Il occupe désormais la troisième place au sein du gouvernement, se consacre aux grandes questions internationales et voyage beaucoup. Sa longévité, sa réussite politique, sa hauteur de vue, lui confèrent une stature très respectée de « sage de l’Asie ».

Le Parlement, monocaméral, comprend 93 membres. Quatre-vingt trois députés sont élus pour 5 ans au scrutin uninominal à un tour dans 9 circonscriptions, et au scrutin de liste (4 à 6 sièges) dans 14 autres. La liste arrivant en tête emporte tous les sièges, et chacune des listes doit comporter au moins 1 candidat issu des minorités (Indien ou Malais). Les dix autres sièges, dits « hors circonscription », sont attribués l’un au candidat de l’opposition ayant obtenu le meilleur score, les neuf autres, pour 2 ans, à des personnalités éminentes issues de la « socièté civile ».

Le Premier ministre est le chef de l’exécutif. M. Goh Chok Tong, en place depuis 1990, a laissé ses fonctions en août 2004 à M. Lee Hsien Long, vice-Premier ministre et fils de M. Lee Kuan Yew. L’accès aux fonctions gouvernementales est très rationalisé, et marqué par le professionnalisme. Les titulaires occupent d’abord des postes de second Ministre ou de Secrétaires d’Etat, avant d’accéder aux pleines fonctions ministérielles. Le Président de la République, élu depuis 1993 pour 6 ans, occupe une fonction purement honorifique.

Le système judiciaire, en principe indépendant, est de fait contrôlé par l’exécutif. La peine capitale (par pendaison) est en vigueur et obligatoire pour certains crimes, dont le trafic de drogue ou la détention illégale d’armes. Avec 340 applications entre 1991 et 2000, Singapour détient l’un des plus forts taux d’exécutions officielles par habitant au monde.

source: France diplomatie

Censure

Bien qu'étant une démocratie, Singapour demeure un pays autoritaire, où toute opposition vis à vis du gouvernement en place est interdite. La vidéo disponible sur le site suivant est un reportage censuré par le gouvernement. Il retrace les actions d'un opposant au PAP, l'homme politique Chee Soon Juan, et les pressions auxquelles il fut soumises. Il a été emprisonné par deux fois pour se battre contre le régime en place dans la ville Etat. Les censeurs ont déclaré que c'était "un film de parti politique", et fut retiré en avril 2005 du festival de film international de Singapour après que le directeur ait été menacé de deux ans de prison si le film était projeté. Dirigé par Martyn See, "Singapore Rebel" a été sélectionné dans plusieurs festivals de film pour les droits de l'Homme. Martyn See est maintenant sous enquête policière par la police Singapourienne pour le "making of" de Singapore Rebel.

source: Singabloodypore

Situation géographique

Je me confesse, je ne savais pas exactement où était Singapour quand j'ai su que je partais en échange...

Le mal est désormais réparé:
A l’extrême sud est de la péninsule Malaise, la République de Singapour occupe une position stratégique à l’entrée du détroit de Malacca, qui longe la Malaisie au nord et Sumatra au sud. Sa superficie de 682,7 km² se répartit entre une île principale d’environ 42 km (est-ouest) sur 23 km (nord-sud) et une soixantaine d’îlots.
Séparée de la Malaisie par le détroit de Johore, d’à peine un kilomètre de large, elle est reliée au continent par une digue routière et ferroviaire, le "Causeway", et un pont à Tuas. Au sud, le détroit de Singapour la sépare de l’archipel indonésien de Riau.
Le point culminant de l’île, le Timah Peak, est à 165 mètres au dessus du niveau de la mer.

La densité de population est la plus forte au monde (près de 6400/km²) après Monaco (16200/km²). La population compte environ 4,5 millions de personnes. Pour rappel, la France compte 60 millions d'habitants. Entre 1990 et 2000, la population non-résidente (étrangers vivant à Singapour depuis au moins un an) a presque doublé, passant de 10 à 19% tandis que la part des résidents permanents s’élève à 7,2%.

Les trois langues principales sont le Mandarin (35 %), l'Anglais (23 %) et le malais (14 %). Le malais est aussi symboliquement la langue nationale (utilisé pour l’hymne national). Le parti dirigeant a préféré toutefois promouvoir l’usage de l’anglais comme langue fédérant les communautés et les échanges extérieurs. Plus récemment, la place du mandarin s’est vue renforcée dans l’enseignement et l’affichage public.

Si vous voyez ce drapeau, ce n'est pas celui d'un pays islamique mais bien de Singapour (dès que je pourrai je trouverai l'explication).



Le climat est de type équatorial, chaud et humide toute l’année, avec une saison de fortes pluies de novembre à février. Les violents orages se montrent fréquents.
La moyenne annuelle des températures s’établit de 24 à 34°. Il n’y a pratiquement pas de variations saisonnières ni d’écart thermique entre le jour et la nuit.


source (entre autre): worldatlas.com

dimanche, mars 05, 2006

Avant de partir...

Alors, une rapide présentation de ma situation actuelle:
Etudiant en école de commerce, j'ai l'occasion de partir en échange universitaire à Singapour de la mi-avril à la mi-août.
Pourquoi Singapour? Un peu de rêve, un peu de chance, un peu de hasard... Je voulais partir en Asie, dans une place où l'Occident rencontre l'Asie. Hong-Kong m'est passé sous le nez, mais Singapour s'est offert à moi à la suite de quelques tests d'anglais, des notes acceptables et un CV tout propre.
Singapour, une île, une ville, un pays. Un petit peu à l'instar de Monaco en Europe.
Je me mets à rêver, mais force est de constater que pour l'instant je suis bloqué à Marseille pour un stage de commissariat aux comptes dans un des big 4 de l'audit.

Avant de partir, tout bon étranger se doit de connaître un maximum de choses sur le pays dans lequel il va s'installer. Aussi je vais développer tous les aspects de Singapour vu de l'extérieur au fil de mes recherches, thèmes par thèmes.